François Gabart Et Sa Nouvelle Compagne – L’ancien vainqueur du Vendée Globe cherche de nouveaux sponsors après avoir été abandonné par la Macif. Une plage de Concarneau accueille le soleil levant. Ce vendredi 4 septembre prochain, c’est “pétole” : mer grasse et pas de vent. La séance photo est tombée à l’eau.
François Gabart a dû décoller sur son wingfoil, sorte de moteur de voilier, entre le kitesurf (sans sellette) et la voile (sans mât). La dernière pièce d’équipement qui aide le skipper à développer sa capacité naturelle de glisse. Pour éviter la mer plate, il fixe la mer, sur laquelle se développe un épais brouillard.
Métaphore du passage du temps. Pourtant, avec un sourire aux lèvres et un regard bleu acier, cet “optimiste naturel” attend que les nuages se séparent. Il a été mis à l’eau par sa marraine, la Macif, le 10 juin et il affronte l’incertitude avec la même intelligence et la même ténacité qu’il utilise pour combattre le vent et les vagues.
Ces jours-ci, il fait du vélo en ville. Il a réalisé son premier investissement commercial en 2006, alors qu’il était encore à l’école, lorsqu’il a fondé MerConcept. Je l’ai acheté comme véhicule de travail pour me rendre à une réunion avec un sponsor potentiel, dit-il. J’avais emballé ma plus belle robe dans un sac à dos pour pouvoir la repasser juste avant notre rendez-vous.
Désormais, François Gabart est plus susceptible d’être vu dans sa tenue d’affaires que dans ses bottes et sa moustache emblématiques. Comme au début, il lui faudra réunir des fonds pour réaliser son rêve de naviguer sur le tout nouveau maxi-trimaran que sa société vient de construire.
Notre mode de fonctionnement actuel est en place depuis une décennie. Nous concevons et utilisons des bateaux pour le transport et à d’autres fins. C’est Macif qui les arme ; il a le dessus. Marchand d’armes qui a déjà commencé à commercialiser un navire dont la livraison est prévue à l’été 2021.
Bien que le coût exact soit tenu secret, le navire devrait coûter entre 10 et 15 millions d’euros, avec un budget de fonctionnement compris entre 2,5 millions d’euros et 5 millions d’euros par an.
Si Gabart ne trouve pas de nouveaux bailleurs de fonds, il ne pourra jamais s’occuper de ce beau “bébé”. Avouant, “Ce serait un désastre pour nous”, dit-il. Lorsque nous disons “nous”, nous entendons tout le monde ici chez MerConcept. François Gabart est l’incarnation de la nouvelle race des marines ; il est à la fois ingénieur-entrepreneur, athlète d’élite et brillant skipper.
Les Charentais ont une connaissance exceptionnelle de la mer, affinée dès leur plus jeune âge lors de croisières familiales au long cours. Très jeune, il a déjà un CV distingué. Et comme un visionnaire, il construit un cadre pour courir à travers le monde sur les monstres qu’il conçoit.
Tout en développant simultanément des navires de pointe, il s’est imposé comme un leader de l’industrie. À 37 ans, il a déjà accompli presque tout ce qu’il s’était fixé. Parmi eux, le Vendée Globe (2013) et le record du tour du monde en solitaire (2017).
Gagne pour le drapeau Macif… Alors maintenant, il dit : “Je sais que ce n’est pas confortable, mais nous n’avons pas beaucoup d’options.” Le projet et le modèle de financement doivent être repensés. La capacité de rouler avec l’inattendu et les résultats inattendus est cruciale pour le succès de tout marin.
MerConcept s’est, ces dernières semaines, transformée en une “entreprise avec un but”, dont le “pourquoi” renvoie à des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux. Le capitaine insiste sur le fait que “la poursuite de la performance, qu’elle soit individuelle ou collective, ne doit pas se faire au détriment des personnes ou de la planète”.
Il a déjà une équipe qui travaille à atténuer l’empreinte écologique de ses navires. Semblable à son collègue PDG Roland Jourdain, dont la société Karos possède une division de recherche sur les biocomposites, il se concentre sur les matériaux “propres”.
Il envisage des transferts de technologie à grande échelle de l’industrie des courses vers le transport des biens et des personnes, afin que la poursuite des records ne soit pas futile.Pourquoi ne pas prévoir de s’amuser.Pourquoi ne pas imaginer des ferry-boats et des bateaux de pêche à foils.Il se vante également que 98% de la masse de ses bateaux est produite localement.
On peut nous reprocher de parler français et breton, mais cela nous aide à réduire notre empreinte carbone et à garder les gens dans l’emploi. Enfin, cela n’exclut pas la possibilité qu’il y ait “une cause” derrière laquelle le sponsor et le skipper se cacheraient, comme l’a fait Samantha Davies avec Initiatives-cur.
A chacune de ses courses, il parvient à récolter des fonds pour l’association Mécénat chirurgie cardiaque.Si Gabart avait autrefois une belle chevelure et était l’un des meilleurs marines du monde, la pandémie de Covid-19 a fait en sorte que les entreprises ne peuvent plus planifier à l’avance six mois, un an, voire cinq ans.
Difficile de trouver des clients dans ces circonstances. Les experts s’accordent sur un scénario qui n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé après la crise des subprimes de 2008 : une baisse de 30 % des investissements. Mais en tant qu’homme d’affaires avisé, François Gabart fait réfléchir les gens au retour sur investissement : si vous voulez convertir cette somme en l’équivalent d’un onglet de bar, dit-il, multipliez-la simplement par 10.
Mais en termes de notoriété, de communication, de capacité à fédérer les collaborateurs internes et de conseil managérial, cela ne s’achète pas. Mais c’est vraiment important ! Bonne communication… Ça sent le poisson, l’essence et les gaz d’échappement du côté est du quai du port de Concarneau.
Les employés hommes et femmes de MerConcept mènent leurs activités dans et autour d’une gigantesque coquille dont les dimensions exactes sont un secret bien gardé. Le pilote souligne : “Notre appétit et notre énergie sont encore plus forts qu’avant.”
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